INTERET de l'ELEVAGE AMATEUR
L'élevage amateur un relai nécessaire mais non suffisant
Devant la mise en place d'un production agricole intensive après la seconde guerre mondiale. Les fermes enracinées dans leur terroir sont devenues des exploitations agricoles se transformant ainsi en quasi unité de production spécialisée.
Première conséquence: beaucoup de fermes ont disparu dans cet élan de modernisation et de spécialisation car elles n'atteignaient pas une taille critique leur permettant d'être suffisamment rentables. L'objectif premier de cette évolution était d'augmenter les volumes de production, puis dans un second temps d'augmenter la productivité pour faire baisser les coûts de production donc les prix à la vente. Nécessité renforcée par la multiplication des intermédiaires dans le circuit de distribution. Pour se faire les souches de terroir se sont faites  progressivement remplacer par des souches industrielles plus productives et donc beaucoup plus rentables. Cette démarche n'est pas valable seulement pour l'aviculture mais également pour tous les autres types d'élevages ( ovins, porcins, bovins, ...) et de cultures (céréales, légumes, fruits,...).
Deuxième conséquence : le risque de disparition du capital génétique de races qui ont parfois plusieurs siècles. Les éleveurs amateurs sérieux vendent ou échangent entre eux des animaux de leur cheptel pour éviter la consanguinité.
Troisième conséquence : incidence sur la biodiversité par la perte de ce patrimoine génétique.
Quatrième conséquence : standardisation du produit : oeufs de couleur homogène, poulet ayant tous la même conformation
Cinquième conséquence: L'élevage industriel c'est aussi des risques sanitaires potentiels avec l'utilisation abusive d'antibiotiques, d'aliments d'origine OGM, l'élimination des fientes, le non respect de la vie animale...

Aujourd'hui, la quasi unanimité des professionnels et des industriels du secteur de production avicole n'utilisent que des souches industrielles sélectionnées que ce soit pour la production de chair ou d'oeufs.

Ainsi,
les éleveurs amateurs non mus par une logique économique de rendement d'échelle et dont la passion peut permettre de trouver l'énergie, le temps, et les sacrifices financiers nécessaires pour entretenir leurs petits élevages travaillent à préserver les souches de races anciennes.
Toutefois, il faut être honnête il existe nombre d'amoureux du bien manger et passionnés par ces vieilles souches qui sont des éleveurs professionnels. Mais compte tenu du prix de vente au kilo de leur poulet qui oscille entre  10 à 15 €, ils sont souvent positionnés sur des marchés de niche (grands restaurants, consommateurs ayant fait des choix,...)

Toutefois, il faut relativiser cette évolution de l'offre du marché et ne pas verser dans l'intégrisme anti progrès. En effet, la modernisation des moyens de production à amener un confort de travail aux exploitants qu'ils soient amateurs ou professionnels sans pour autant nuire aux animaux (hormis les batteries d'élevage, la sur utilisation des médicaments...).
Le consommateur doit aussi devenir acteur, ce que j'appelle le consommacteur; c'est à dire prendre conscience que la qualité et le goût à un coût minimum et qu'il vaut peut-être mieux mettre sur la table un produit de belle qualité une à deux fois par semaine qui permet aussi à des petits producteurs de vivre et de maintenir une activité économique dans toutes les campagnes de France, que de manger tous les jours de la viande (produit brut ou composé) à la qualité très dégradée et au prix bas. 

Un exemple concret la production d'un poulet:

Les productions industrielles : il faut entre 45 jours et 3 mois pour obtenir un poulet. Toutefois, 3 mois peut paraître un délai raisonnable. Le prix de commercialisation va de 2€ à 6€ le kilo.

En élevage fermier on retrouve des souches industrielles mais sous des formes plus lentes à venir, souvent les poulets sont élevés pendant près de 4 mois et le prix avoisine les 7 ou 8 € le kilo, le produit est très souvent de bonne qualité. L'inconvénient ici est surtout l'utilisation exclusive de souches industrielles alors que l'on pourrait y introduire des races anciennes notamment lors de la production des poulardes et chapons. Cependant des programmes soutenus par des associations et des centres de sélection introduisent l'élevage de certaines vieilles races à des fins commerciales.

En agriculture biologique, on retrouve souvent des souches industrielles mais aussi des races anciennes car les délais d'élevage sont beaucoup plus longs et il y a un total respect des cycles naturels. En effet, les vielles races demandent entre 5 et 12 mois suivant les races pour obtenir une magnifique volaille savoureuse.

Un travail en mode filière est nécessaire pour faire revivre tout ce patrimoine génétique exceptionnel.


En élevage amateur de races anciennes, il n'y a pas de logique économique pure, car c'est avant tout un travail de passionné au service d'une ou plusieurs races, on peut donc laisser le temps au temps. D'ailleurs c'est grâce au travail des amateurs que ces races ont été sauvegardées et ont pu faire l'objet d'une renaissance et reconaissance commerciale chez les éleveurs professionnels.

Enfin, n'oublions jamais que la qualité gustative des produits avicoles vient non seulement de leurs qualités intrinsèques, mais aussi du terroir (c'est à dire du climat, de l'air, du sol, du sous-sol local), de l'alimentation, des conditions de vie et d'élevage.
 



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